Sabordage par conviction ...

Publié le par Helpkumpania

Une trahison doublement insupportable.

Le regard plongé au travers de la baie vitrée de mon bureau, je me noyais dans d'étranges sentiments. Le ciel passait du bleu au gris et ruisselaient devant moi des gouttes amères.

Dans le silence de ma réflexion, je percevais comme un râle, un appel du fond. L'odeur que je croisais par instant, semblait provenir de mon âme torturée et salie par ma lâcheté.

Encore en transit entre mes vies nocturnes et ma renaissance sociale, le goût sulfureux qui circulait encore en mes veines et qui venait se mêler à mes sens, se rappelait sans égard comme une ultime invitation.
Je me dégoutais de n'avoir pas été maître de la situation, d'avoir laissé ma désillusion prendre le dessus pour donner aux autorités les informations qu'ils espéraient.

j'avais sciemment porter le fer dans les entrailles de mon associé pour qu'il cesse d'éperonner mon navire en perdition.
Plus qu'un vaisseau, c'était une arche sur laquelle je désirais voguer pour orner le futur de ses plus beaux paysages.
Des sourires radieux, des tables de fête et des chants harmonieux, voilà que tout cela allaient faire naufrage sans avoir eu le temps de parcourir quelques coudées.

La foudre tonnait en moi,  les éclairs transperçaient mes pauvres pauvres yeux déjà usés de chagrin. Je ne pouvais endurer plus encore, la face au creux des mains, je cherchais une issue et un sens où aller.

Oublier le temps pour se perdre dans un horizon de brumes, je trouvais l'idée aguichante. La pression me terrassait et se propageait jusqu'à sonner mes tympans. Il fallait que se taisent toutes ses voix hurlantes et riantes à la fois. De pas en pas, je tournais sur moi même tel un danseur de derviche tourneur cherchant à apprivoiser la transe pour s'en nourrir.
Cela ne suffisait pas, il me fallait autre chose, mes os s'entrechoquaient pour exprimer un message, un appel ou une exhortation. La houle m'absorbait dans ce chaos de l'esprit, j'avais faim et soif d'un ailleurs.

Trahit par son propre corps, mon esprit lâcha prise pour se réfugier là ou le souvenir douloureux trouvait parfois une crique pour se reposer.

Le mal était revenu plus fort qu'avant, plus malin et pernicieux. Il s'installa sans aucune rigueur, s'écoula une nouvelle fois en moi avec toute sa cruauté pour me tenir ainsi, entre deux horizons sur une lame aiguisée.


Je savais qu'était venu le temps de la grande marée, qu'il fallait pour survivre ne serait-ce qu'un temps, abandonner le navire et tenter de sauver les innocents.
En avais- je encore la force lors de ces tempêtes qui tenaillaient mon esprit ! Je devais répondre à mon devoir et me redresser face aux nombreuses vagues qui allaient ressurgir.


Le jour attendu était proche. Je devais me résoudre à quitter les lieux mais je n'étais plus seul en mon âme ... 


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P
hil HEL.P

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